Hier après-midi j’ai vendu mon Twin Reverb, échangé le silverface contre une improbable liasse de billets de cinquante qui traine encore sur le bureau. Cet ampli je l’avais acheté au lycée, un essai sur le carrelage marron de La Boîte à Musique m’avait donné l’envie, j’étais revenu, revenu encore. Je ne me souviens plus trop comment j’avais présenté la chose à mes parents, surement naîvement d’un tiens au fait qui ne trompe personne. Le livret A avait surement dû en prendre un coup aussi. J’avais acheté mon premier ampli à lampes. J’ai oublié l’année.
Quatre 6L6, des 12AX7, des 12AU7 et 12AT7, deux gros HPs JBL et un transfo énorme. Reverb à ressort et vibrato. Un intransportable pavé de quarante kilos. Mais un intransportable pavé qui sonne.
Ca faisait quelques années qu’il végétait, faute de temps, de trop de puissance pour la vie en appart et de trop lourd. A quoi bon garder ? Autant qu’il serve. Le plus logique était la vente. Vendu.
Pour moi c’est une page qui se tourne. Sans pour autant me mettre en bas, l’avoir vu partir fait quelque chose. Si j’avais changé plus souvent ou plusieurs fois il y aurait probablement eu moins d’affectif, quand on a l’habitude de se séparer des choses on les charge moins en sentiments, mais je suis plutôt du genre à garder, du genre à utiliser l’objet comme support du souvenir. Taré.
Vendredi soir j’ai joué une dernière fois, fait cette vidéo pour le fun, pour la mémoire. Une petit improvisation tranquille, la guitare mal accordée et quelques pains rythmiques. So long mate.