On se lève le matin et on n'y pense plus qu'il y a grève. Enfin presque.
Et oui parce que lorsqu'on a une fille qui va à l'école on percute bien vite que cette dernière est fermée, et on se dit qu'on est passivement solidaire, parce que l'éducation c'est sacré. Et puis on prend le p'tit déj, on s'habille, on prépare les nains et on sort.
Là, la grève se matérialise tout de suite. Parce qu'il n'y a pas que les enseignants qui font grève. Alors, sur Grenoble, ce sont embouteillages, coups de Klaxon, un max de bordel quoi. La Semitag suit le mouvement et on réalise qu'en ville, les transports en commun c'est salutaire, du bon sens, de la civilité.
Plus tard dans les rues, il y a les manifestations, assez calmes, des tonnes de gens qui marchent; des banderoles de toutes les couleurs, enfin non, plutôt rouges, portant des sigles connus, reconnus, revendiqués; de la fumée qui sort des égouts parce que quelqu'un y a mis le feu; des voitures avec d'énormes porte-voix qui passe de la musique populaire, sur le Che ou autre; des hommes et des femmes qui parlent dans d'autres porte-voix en critiquant le gouvernement, et surtout son chef, qui entonnent le fameux 'tous ensemble' (j'ai d'ailleurs failli ne pas l'avoir sur mon trajet, j'aurai été un peu déçue je crois). C'est vivant, et on se sent porté par cette mobilisation, cet enthousiasme, on se dit qu'il est pas mal notre pays.
Et puis on continue son chemin, quand même il aurait été bon d'y participer à cette manifestation.
Le soir arrive, le brouhaha de la rue s'est dissipé, les voitures et leurs conducteurs rempilent, bloquent tout, font tout et n'importe quoi.
Je vais chercher mes filles chez la nounou, heureuse d'être à pied et là: ma grande est maquillé en fleur, ma petite a l'air toute contente et se tient assise.
Bonne journée.
P.S. : j'étais trop contente d'avoir immortalisé le son de cette manif avec mon téléphone portable, me voyant déjà illustrer ce billet d'un fichier audio mais hélas, une fois transféré ça ne rend rien.