On a fait quelques jolies sorties au cinéma ces dernières semaines, Les enfants loups – Ame et Yuki, Les cinq légendes avec les filles et Jours de pêche en Patagonie hier soir en amoureux.
Les enfants loups – Ame et Yuki de Mamoru Hosoda
Je ne vous fais pas le synopsis de cette histoire d’homme-loup, des enfants issus de ces amours étrange: les enfants loups c’est avant tout l’histoire d’une maman. L’histoire d’une maman, de ses enfants. L’histoire du choix. L’homme-loup japonais contrairement au loup-garou européen fait le choix de l’un ou de l’autre sans monstruosité. J’avais un peu peur que les transformations soient quand même un peu rudes pour les filles, ambiance Manimal qui se change en panthère, mais ici les enfants passent de l’un à l’autre en secouant la tête. Naturel et joli.
Une des choses qui m’a marqué dans ce film c’est l’importance donnée aux livres et au savoir. L’histoire débute sur les bancs d’une université, prise de notes et bibliothèque, Hana revient toujours vers les livres quand elle doute. Au final le savoir livresque est quand même remis en question face au savoir pratique des gens de la campagne ou face au savoir du maître mais il y a un rapport particulier à cette connaissance disponible du livre. En parlant de campagne, on retrouve un peu l’ambiance du voisin Totoro de Miyazaki.
Une autre chose qui m’a marqué c’est l’importance du silence. Ce n’est pas un film silencieux à proprement parler mais il y a du silence, des personnages suggérés plus que dessinés, du flou. Il s’en dégage une ambiance particulière.
Les enfants loups c’est un film sur la famille, un film sur le sens de la vie, un film sur le soi, un film sur le choix. Un beau film tout simplement.
Les cinq Légendes
C’est sûr que l’histoire alliance de gentils pour combattre le grand méchant de retour n’est pas vraiment neuve mais dans l’ambiance fin d’année/Noël j’ai trouvé assez chouette de s’émerveiller un peu. D’autant que le côté en s’unissant tous on va gagner donne toujours la chair de poule au bon public que je suis. Ceci dit ce que j’ai vraiment apprécié dans le film c’est, à un moment où ma grande s’interroge sur l’existence de tout ça, le discours sur les belles histoires qui n’existent que si on y croit. En d’autres termes ça n’existe pas mais on fait comme si parce que c’est chouette.
Ça me rappelle les noëls où gamins nos parents nous laissaient, au retour de chez les grands-parents, dans la voiture, dans le noir du garage pour aller voir si il est passé. Excitation maximale. J’ai oublié dans quelles circonstances j’ai pu avoir tel ou tel cadeau mais je me souviens très bien de cette attente. Insupportable et magique.
Jours de pêche en Patagonie de Carlos Sorin
Plus sobrement appelé Dias de pesca en VO, j’imagine que l’ajout de la Patagonie au titre est là pour attirer l’amateur de voyage, le Jours de pêche est un film bizarre. Il ne se passe rien. Rien au sens d’une intrigue, d’une énigme ou d’un rebondissement. C’est la vie qui passe. La vie d’un homme qui voyage vers le sud pour aller voir sa fille. On s’arrête dans des stations-services le long de routes infinies. On croise d’autres gens. On discute. On s’entraîne au lancer dans de petits ports où sont amarrés d’énormes bateaux.
Visuellement ça m’a rappelé notre voyage en Islande. Le côté station-service et port de pêche probablement. Par son rapport à l’intime ça m’a rappelé un autre film de Carlos Sorin, Historias minimas. Je ne saurais dire pourquoi le film m’a tant plu. C’est touchant.