J’ai profité d’une soirée sans madame, enfants couchés, pour ressortir les cahiers à dessin, la plume, le calame, l’encre de Chine et les rotrings. Les révisions du CRPE mangeant trop de temps j’avais dû arrêter le modèle vivant en début d’année 2012 et pas retouché un crayon depuis.
Quand je me suis mis à la plume je lisais les carnets de Sfar : ne pas faire de crayonnés, ne pas repasser sur son trait, même tremblotant et peu sûr. Pendant les séances de modèle vivant aux Beaux-Arts, le prof se moquait gentiment de nous, les débutants, et de cette tendance à repasser, renforcer les contours, jusqu’à fermer totalement le trait.
J’ai commencé un dessin à l’encre de Chine, à la plume, trait fin. Mi-homme, mi-escargot, allez savoir pourquoi. Je suis repassé plusieurs fois, multi-traits. Comme ça n’était pas encore assez marqué j’y suis carrément allé au calame, trait épais. Vilain (sans parler des proportions douteuses, de la pose antinaturelle, des ombres qui déconnent et des tissus sans matière).
Force est de constater que le dessin, ça n’est pas comme le vélo. Sans pratique, c’est le grand retour en arrière. Déjà qu’avec un an et demi de modèle vivant ça n’avait rien de transcendant. Ceci dit j’aime bien mes petits points, mais les petits points c’est comme les petits traits: il faut avoir du temps et la puissance mentale de ne pas transformer les points en machins-difformes-pour-remplir au bout de cinq minutes.
Nouvelle tentative hier soir avec l’idée de ressortir le Rotring pour s’obliger à la finesse. Stylos bouchés, j’ai fini les mains noires d’encre ; les stylos ont gagné. De ce qu’on trouve sur les internets il semble que la solution soit eau chaude et lessive saint marc pour dissoudre l’encre de Chine séchée dans la tête du stylo. Affaire à suivre.